Le Machu Picchu de Busan

IMGP5805Le terminal de bus. C’est toujours ici que commence l’histoire. On prend un bus, on quitte une ville, puis on arrive dans une autre.
Il pleut légèrement lorsqu’on sort nos sacs de la soute. On remonte toute la gare et on arrive dans un immense hall plein de gens, de machines qui clignotent, de bruit, de restaurants. Il y a plein de connexions avec le métro, des trains, des sorties partout. On se rend compte qu’en réalité, cela fait plus de 10 jours que nous n’avons pas mis les pieds « en ville ». Parce que quand on voit ce qu’est Busan, on se rend compte que Gyeongju, c’était vraiment la campagne !
On met des sous dans la machine et on est littéralement happés par la ville pour reprendre l’expression de Guy. On entre dans le métro, il y a du monde partout, les gens nous regardent. Surtout moi. Ça aussi ça faisait longtemps. La population a changé légèrement. Elle est plus hétéroclite. C’est normal, Busan est un gigantesque Hub, un nœud portuaire et aéroportuaire qui brasse une quantité infinie de personnes, de biens, de marchandises. Une fois sortis du métro, on longe une rue très animée, avec des tas d’enseignes partout, des restaurants. Busan à l’air d’une ville plutôt branchée.

On trouve une Guest House sans trop de difficulté, derrière les rails du chemin de fer, au cœur de la ville. La chambre n’est pas encore prête alors on laisse nos sacs et on se lance à corps perdus dans la ville. Un déjeuner léger mais très pimenté (comme tous les jours, matin midi et soir) commence à avoir raison de mon estomac. Comme dit Guy, il aurait peut-être pas fallu que je boive toute la sauce du plat. Oui mais c’était tellement bon. Heureusement qu’on est habitués à manger épicés parce que les 3/4 des plats que nous avons mangé ici nous ont littéralement arraché la tronche.

On commence par aller à l’aéroport. Il y a quelques jours de ça, un gentil propriétaire de guest house avait appelé pour nous Korean Air pour nous réserver 2 places sur un vol vers Jeju-Do. Il faut absolument qu’on aille les confirmer. Arrivés sur place, l’hôtesse trouve la réservation mais les prix sont horriblement élevés. Guy sort alors de sa poche LE bon plan routard. Et devinez-quoi ? On ira à Jeju en avion gratuitement. Merci les miles qu’on accumule sur notre carte Flying Blue depuis 5 ans sans trop savoir pourquoi. Et merci Pascal, le stewart français que j’ai eu au bout du fil qui s’est démené pour nous trouver un vol.

La vraie visite peut enfin commencer. Un tour à la Busan Tower nous permet d’avoir une vue splendide sur la ville, quoi qu’en partie cachée par la brume qui s’étale laiteusement, par vagues, sur la baie et les îles.

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On devine malgré tout les contours d’un des ports les plus puissants au monde, le 5ème plus grand au monde annonce la pancarte. On profite du temps pour déambuler dans l’énorme rue marchande au pied de la tour. Guy lèche toutes les vitrines d’équipement de randonnée sur le passage et se renseigne sur les prix.

IMGP5785Il y a un attroupement dans un coin, des cliquetis d’appareils photo, des flash, des « ah » et « oh » d’exclamation. On regarde et.. les gens sont en fait attroupés autour d’un chien.Il est vrai que le chien est énorme, du type Alaskan Malamut. Mais c’est intéressant de voir à quel point les gens sont peut habitués à voir des chiens. Il faut dire qu’on en voit peu dans les rues, voire pas du tout. On a du en voir une dizaine depuis le début de notre séjour ! On sait aussi que les coréens sont friands de fricassée de chien, ceci explique peut-être cela.

Guy a lu quelque part que Busan avait le plus grand centre commercial au monde ! Alors pour se plonger dans la frénésie capitaliste de la ville, on file voir ce temple du commerce qui s’étale sur pas moins de 500.000m². C’est dément, il y a du monde partout, une patinoire, un cinéma multiplexe, 14 étages couronnés par un zoo. C’est le monde du luxe, de la démesure. On est à des milliers d’années lumières de tout ce qu’on a vu jusque là en Corée. Même Séoul nous semble « petits bras » à côté de la dynamique et rutilante Busan.

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On rentre en déambulant parmi les échoppes de rue qui vendent des poissons, des coques et autres fruits de mer. Sur Skype, on à rendez-vous avec un duo de jeunes coréens que nous avons rencontré dans le métro : ils ont 19 ans, sont étudiants en dernière année de lycée et sont épatés par ce qu’on est, ce qu’on fait. Ils veulent nous connaître et en savoir plus sur la France tout en nous faisant découvrir Busan. On a rendez-vous avec eux lundi à 13h, sortie 6 du métro To-Seong.

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Avant le rendez-vous, nous allons de nouveau nous promener du côté de la tour. Aujourd’hui, le temps est clair alors on décide d’y remonter ! Et effectivement, la vue est bien meilleure que la veille ! On en profite également, puisque nous sommes au bord de la mer, pour aller faire un tour au marché au poisson de Busan.

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On avait pas pu faire celui de Tokyo pour une sombre histoire de Sumo (sic), alors on décide d’aller au Jagalchi Market à quelques pas de la tour. On a pas été déçus de la visite ! On a découvert des espèces non identifiées servant, d’après le pêcheur avec lequel Guy a discuté, à faire des sashimis… Un monsieur nous a expliqué que si on le souhaitait, on pouvait choisir notre poisson, puis se le faire cuisiner pour le manger de suite. Bon comme il est 10h30, que Guy a tendance à gonfler en mangeant des produits de la mer, et qu’on a pas encore repéré où était l’hôpital (souvenirs souvenirs),  on verra plus tard !

IMGP5829En se promenant au hasard du côté du quartier de Nampo, on tombe sur une plaque qui célèbre la venue de Ruc Besson au festival international du film de Busan. Ruc. Pas Luc. On a bien rigolé et immortalisé la plaque coulée dans le béton.

A l’heure dite, nous retrouvons nos jeunes coréens au métro. Ils sont super contents de nous voir, nous embrassent et hop nous emmènent partager leur après midi. Tous les deux se connaissent depuis l’école maternelle à Séoul, puis Jin Yoon Kim alias Chloe a déménagé dans le sud, à Busan. Jay-Son alias Jay tout court l’a rejoint pour le week-end, comme à l’accoutumée depuis bientôt 5 ans. Tous les deux sont adorables, ils sont dynamiques, plein de surprises et toujours à faire des blagues. Jay a le regard souriant et « adore la nourriture » comme il dit si souvent. Ils sont tous les deux au niveau de l’équivalent de notre Terminale S. L’année prochaine pour eux, c’est l’université, puis l’armée pour Jay.

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Les retrouvailles faites, on se précipite hors de la gare et Chloe nous annonce que l’on va au « Machu Picchu de Busan« . C’est comme ça que les gens du coin appellent le quartier dans lequel on se rend, le Gamcheon village. Et alors on a pas été déçus, mais au contraire complètement transportés… en Amérique Latine !

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En lieu et place du Machu Picchu, le quartier est incontestablement un vrai petit Valparaiso (ville au nord de Santiago du Chili). C’est proprement hallucinant ! On a l’impression d’avoir changé de pays en un clin d’œil. Des petites maisons aux toits plats, toutes de couleur pastel s’étalent sur les collines à perte de vue. Des câbles électriques passent un peu partout et des raccords sauvages ont été faits. Des petites ruelles étroites et très pentues servent de passage à travers cette jungle urbaine. Le quartier est très ancien nous raconte Chloe, et s’est peuplé progressivement surtout après à la guerre de 50-53. Il règne une chaleur écrasante, mais on fait tous les 4 une grande promenade dans le quartier d’un peu plus de 2h. L’aspect « hors des sentiers battus » que l’on cherche en vain à chaque fois dans un voyage semble avoir été presque atteint ici : le Lonely n’évoque même pas le quartier, et nous ne croisons que des coréens. Youpi !

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Chloe nous offre des gâteaux de riz qu’elle a emmenés exprès pour nous et nous paie le bus du retour, on ne sait comment la remercier. Elle nous dit que le simple fait d’avoir passé une après midi avec nous est un honneur ! On leur apprend quelques mots de français (le B de bonjour est presque impossible à prononcer pour eux, ils disent « Vonjour »), on se raconte nos vies, on se taquine et on parle nourriture. On les invite à venir à Paris. Ils sont aux anges. Jay rentre chez lui à 4h30 de bus d’ici, on se dit au revoir puis Chloe nous emmène faire un tour dans les magasins vintage où elle achète des vêtements. C’est une plongée complètement différente dans un aspect de la culture coréenne ! Les vêtements vintages et « de seconde main » sont très à la mode. Nous voilà partis visiter de minuscules boutiques dans des caves, essayer des lunettes, lorgner sur des boucles d’oreilles…

Bientôt 18h, Chloe a cours. Elle nous apprend qu’elle est en vacances, mais que les professeurs les invitent très fortement à aller en cours quand même. Alors comme tous ses camarades, elle ira en cours jusqu’à 22h ce soir. Et demain ? Et bien demain, elle retournera en cours : de 7h50 à 22h. C’est comme ça ici. On se dit au revoir puis on se sépare. C’était une bien belle expérience, on promet de rester en contact.

Une gaufre et un milk shake Oreo / un Café Caramel Macchiato plus tard, on termine notre journée sur la plage de Gwangali. Les pieds dans le sable tiède, on regarde le pont s’illuminer tout doucement. Des grands-mères promènent leurs chiens, des enfants se baignent et des couples se baladent main dans la main, les pieds dans l’eau. 15 jours déjà que nous sommes en Corée et ce pays a tellement de visages à offrir !

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Busan possède aussi le seul cimetière militaire mémoriel de la guerre de 50-53 de Corée. Là, sont enterrés plus de 2000 soldats ayant participé aux affrontement entre le Nord et le Sud. 44 français sont enterrés ici.

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IMGP5972Le Mémorial est très bien fait, et des rétrospectives reviennent de façon émouvante sur la vie de certains soldats, et leur mort surtout. On entre dans une dernière petite salle et on est accueillis par ce gentil monsieur, Monsieur Kwak. Il nous demande immédiatement de quel pays nous venons. « La France ? Merci à vous pour ce que vous avez fait pour nous pendant la guerre. Vous avez contribué à notre liberté et nous en serons toujours reconnaissant » nous dit-il. On ne sait pas vraiment quoi lui dire, on ne sait plus ou se mettre. Il décide de nous faire visiter le petit musée et nous raconte des anecdotes sur les photographies, les médailles ou encore sur le drapeau des Nations Unies ayant appartenu au Général Mac Arthur devant lequel nous posons. Il nous apprend qu’il est né en 1936 et qu’il était donc trop jeune pour participer à la guerre. Mais son frère et son oncle y ont été. Il est devenu professeur d’anglais et est aujourd’hui retraité. Il est absolument adorable. On le remercie chaleureusement puis nous prenons congé.

Après cette plongée dans l’Histoire et la Mémoire, le reste de la journée a été bien plus « détendu ». Un tour sur une des plages de Busan où nous avons pu regarder les gens s’amuser dans les vagues et constater que les femmes ne se baignent pas en bikini (de toute manière, l’eau était trop froide pour moi !) mais toute habillées.

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Et pour terminer la journée, on a voulu voir à quoi ressemblait la plage la plus célèbre de Corée, celle d’Haeundae. A peine arrivés, nous étions accueillis par un concert gratuit sur la plage, tenu par un DJ qui avait manifestement réussi à enflammer une foule d’une centaine de personnes. Fumigènes, cris du public, grosses basses, jeux de lumière et volume à fond, tout y est. On se joint au tas de gens le temps d’un déhanchement sur l’air de « Gangnam Style« , entouré de publicités de bière vantées justement par Psy, et on se demande un instant où on a atterri…

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Retour à la vie réelle après voir mangé, il est temps de faire sa lessive !

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On a du rester une journée de plus à Busan. Les billets gratuits que nous avons pour Jeju-do nous obligeaient en effet à partir le 1er août au lieu du 31 comme espéré. On ne va pas faire la fine bouche ! Du coup, aujourd’hui (mercredi), on a souhaité voir des temples « tranquillement » sans marcher trop histoire de se reposer un peu… Et en fait, on s’est tapés une randonnée de 10 bornes dans la montagne, à coup de grosses suées, de mal de jambes et d’essoufflements… Ah les plans de Guy… Alors en effet, on allait voir un temple, mais nulle part il n’était indiqué qu’on aurait à marcher presque 5 kilomètres pour l’atteindre !

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Le temple ceci dit valait vraiment le détour. On peine à croire face à ces immenses bas reliefs et sculptures que l’on est en plein cœur de Busan ! C’est un temple inédit encore pour nous. Seokbul-sa est splendide, voire même grandiose.

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Et comme c’est loin, pour ne rien gâcher, et bien il n’y a personne. Le bruit du vent dans les arbres, les piaillements des oiseaux et rien d’autre. C’est de loin le plus beau des temples qu’on ait vu en Corée. Et c’est pourtant un trésor caché, ou plutôt inconnu. On s’installe donc face à ces immenses gravures que l’on observe minutieusement tandis que le temps semble s’arrêter.

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Bon, il est tout de même 14h, on a pas mangé et on a 5km qui nous attendent à pied. Alors on ne s’attarde pas et on retourne à Busan. Un gimbap vite avalé, et nous voici repartis pour un autre temple, bien plus accessible celui-ci. Le soleil commence à baisser, il est 17h. La lumière est fantastique et illumine les collines qui entourent Busan. Assis sur les marches du temple, on regarde les toits de tuile se chevaucher devant nous et se découper sur un ciel bleu pastel.

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Merci pour vos commentaires M’man, Bebert, Isma, Bruno et tous les autres ! On est ravis que la Corée vous plaise et que vous découvriez comme nous que c’est un pays qui recèle de nombreux trésors… !

A très vite,

Céline & Guy

PS: La Corée – même si les coréens disent le contraire – a de nombreux points communs avec le Japon, histoire oblige. Faudra qu’on vous en parle. Entre autre, ces bornes photos qu’on avait déjà expérimenté à Osaka, qui sont aussi présentes un peu partout aux arrêts de bus ! Comme ça, on attend en s’amusant ! Et puis il y a des machines à boisson à chaque coin de rue, comme au Japon… comme ça, on a jamais soif .

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9 réflexions sur “Le Machu Picchu de Busan

    1. Saluuuut Zaza !!
      Ravie que ça te plaise ! J’espère que tes vacs se déroulent bien aussi de ton côté !! Gros bisous !

  1. Toujours aussi passionnant ! J’ai adoré le tee-shirt de Guy : G 77 ! Et je suppose que Guy a du adorer celui de Chloé 😉 (Bull’s powa!!)

    1. :))) ouiii on en a parlé de ce t-shirt !!! C’est celui de S. Pippen alors tu parles si Guy l’avait repéré … 🙂

  2. Saaaaaaluuuuut les amis !!! Avant de profiter de notre dernière journée à Tokyo, je m’octroie une petite pause Céline & Guy !! Super cette expérience de visite avec les jeunes Coréens… C’est un grand privilège que de pouvoir découvrir un lieu avec des locaux avec qui on sympathise plutôt qu’avec un impersonnel Lonely Planet. Une fois de plus, vous nous faites découvrir l’histoire d’un pays par ses lieux marquants, et ça j’adore. J’ai un petit peu de retard dans ma lecture (deux posts je crois), je vais vite remédier à cela. Gros bisous !!

    PS : Nous aussi on kiffe grave les distributeurs de boisson dans la rue car la chaleur est vraiment étouffante au Japon aussi.

    1. Normal que tu n’aies pas eu le temps ma chère ;)) oui on a eu bcp de chance de les rencontrer ces 2 la !! Et on a fait plein d’autres rencontres depuis 🙂 plein de bisous ma belle, prend soin de toi !!

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